En ce jeudi 26 septembre, ni le ciel gris ni la bruine ne nous décourage. Notre groupe arrive par les jolies rues pavées de Montmorency devant le musée de Jean Jacques Rousseau, Philosophe des Lumières.
Accompagnés d’une guide passionnante et passionnée, nous apprenons à connaître Jean Jacques Rousseau tout en visitant le musée.
Jean Jacques Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève ; sa mère meurt à sa naissance ; son père est maître horloger. Il ne reçoit pas d’éducation à proprement parler ; c’est en autodidacte qu’il acquiert au fil des ans une très vaste culture.
À trente ans, il s’installe à Paris, où il mène de front ses activités de musicien et de philosophe. Alors qu’il est admiré et reconnu, il s’isole, se brouille avec ses amis philosophes et quitte Paris pour la campagne : Montmorency.
En 1750, il apprend que l’académie de Dijon propose, pour le prix de l’année, de déterminer si le progrès des arts a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs. Rousseau reçoit le prix, son étude est imprimée, beaucoup lue : il accède enfin à la gloire.
Malade, Jean Jacques Rousseau se veut solitaire, quitte ses protecteurs, se fait copiste de musique et compose en quelques jours un opéra, le Devin du village (1752), chantant l’impossible amour dans le mensonge des villes. Le public est enthousiaste.
De l’âge de 40 ans jusqu’à sa mort, son métier de copiste constituera son gagne-pain.
Souffrant d’un délire de persécution, il consacre ses trois dernières œuvres à l’introspection et à l’écriture de soi : les Confessions, les Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques et les Rêveries du promeneur solitaire.
Devant le succès, le scandale et la maladie, Rousseau tentera de réparer son attitude à l’égard de ses cinq enfants abandonnés en cherchant à les reconnaître et en s’assurant que Thérèse sa compagne aura toujours de quoi vivre. Mais il ne retrouvera pas ses enfants et Thérèse finira sa vie dans le dénuement le plus complet.
Il meurt, le 2 juillet 1778 à Ermenonville, où il avait été accueilli par le marquis René Louis de Girardin, pour les dernières semaines de sa VIe. L’île des Peupliers, où il est inhumé, devient un lieu de culte. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1794.
Nous visitons d’abord la maison composée d’une cuisine et de deux chambres : celle de Thérèse, la gouvernante et concubine de Jean Jacques ROUSSEAU (qu’il épousera 10 ans avant sa mort) au rez de chaussée et, à l’étage, sa chambre avec vue sur la nature.
C’est dans cette maison qu’il connût le plus grand bonheur de sa vie.
Il y séjourna de 1757 à 1762 et y connut sa période la plus féconde. Il y composa ses œuvres majeures :
• « Du contrat social »,
• Emile ou le traité de l’éducation
Ces deux œuvres sont condamnées dès leur parution et le philosophe est contraint de fuir et de quitter la France en 1762, pour plusieurs années.
• Julie ou la Nouvelle Héloïse qui se présente comme un échange de lettres de deux amants. Ce roman bouleverse le domaine littéraire du 18e siècle car il y exprime des sentiments et y souligne tout ce qui est vertueux, ce qui est très nouveau.
Après sa fuite de France, sa vie fut ensuite faite d’exil et d’errance. On lui reprocha son mode de vie, sa vie avec Thérèse, l’abandon de ses cinq enfants.
Nous visitons ensuite l’exposition « Ermenonville, domaine des rêveurs et des poètes » qui retrace l’histoire de ce lieu d’exception, du 18e siècle à nos jours.
La Maison des Commères abrite aujourd’hui l’administration du Musée et la bibliothèque d’études rousseauistes.
Nous nous rendons enfin dans le jardin où poussent des pervenches, fleurs de prédilection de Jean Jacques Rousseau et qui accueille le « donjon » qui constituait le cabinet de travail de l’écrivain.
Jean Jacques Rousseau ne fut pas seulement écrivain et philosophe mais également musicien et herboriste. La botanique était en effet la grande passion du philosophe de la nature et la constitution d’herbiers un de ses passe-temps favoris.
Nous quittons le musée, ravis. Il est l’heure de déjeuner et nous partageons un bon moment dans une brasserie de Montmorency.